Article : Et si l'obésité abdominale était d'abord une réponse au stress ?

Publié le 05/05/2025

Par Marc Dellière

Le lien entre stress, cortisol et prise de poids est bien établi en physiologie et en psychologie. Quand nous sommes exposés à un stress aigu ou chronique, le cerveau (plus précisément l’hypothalamus) déclenche une cascade hormonale qui active les glandes surrénales. Celles-ci libèrent du cortisol, l’hormone du stress.

L'élévation de cette hormone stimule l'appétit, en particulier pour les aliments riches en sucres et en graisses, via une action directe sur les circuits de récompense cérébraux. L’hyperphagie émotionnelle qui en découle s'accompagne d'une redistribution des graisses au profit du tissu adipeux viscéral, avec plus de graisse qui se loge autour des organes, dans le ventre, une localisation associée à une augmentation du risque cardiovasculaire.

Par ailleurs, le stress chronique altère la qualité du sommeil, perturbant la sécrétion de leptine (hormone de la satiété) et de ghréline (hormone de la faim), et contribuant ainsi à une surconsommation calorique.

Ces mécanismes physiopathologiques interconnectés renforcent le lien entre stress, obésité abdominale et maladies cardiométaboliques.

Il est alors essentiel dans le cadre d'une médecine préventive de repérer sans tarder les profils à risque : patients exposés à un stress chronique, présentant une fatigue persistante, des troubles du sommeil, une sédentarité marquée, des troubles de l’appétit, une prise de poids — notamment abdominale —, un état anxieux, une surcharge mentale ou encore impliqués dans l’accompagnement de proches malades.

La prise en charge repose encore une fois sur une approche globale, intégrant des techniques de gestion du stress telles que l’hypnose, l’auto-hypnose, la méditation, la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC), une activité physique adaptée, une optimisation du sommeil, ainsi qu'une alimentation à visée anti-inflammatoire et anti-oxydante, soutenue par une éducation thérapeutique centrée sur le lien entre stress et poids. Il est également fondamental de rassurer les patients :

« Ce que vous traversez n'est pas une question de volonté défaillante. Votre métabolisme réagit à une alerte de survie. Il est temps de lui offrir ce dont il a besoin — en choisissant ce qui nourrit votre corps et apaise votre esprit, dans le respect de votre liberté. »

Comment repérez-vous et accompagnez-vous ces profils dans votre pratique ?

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Sources :

Chrousos GP. Stress and disorders of the stress system. Nat Rev Endocrinol. 2009 Jul;5(7):374-81. doi: 10.1038/nrendo.2009.106.

Dallman MF, Pecoraro NC, la Fleur SE. Chronic stress and comfort foods: self-medication and abdominal obesity. Brain Behav Immun. 2005 Jul;19(4):275-80. doi: 10.1016/j.bbi.2004.11.004.

Epel ES, McEwen B, Seeman T, Matthews K, Castellazzo G, Brownell KD, Bell J, Ickovics JR. Stress and body shape: stress-induced cortisol secretion is consistently greater among women with central fat. Psychosom Med. 2000 Sep-Oct;62(5):623-32. doi: 10.1097/00006842-200009000-00005.

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