Le Prédiabète est un stade intermédiaire entre une glycémie normale et le diabète.
Son histoire reflète l’évolution des connaissances médicales et des efforts pour prévenir le diabète de type 2, maladie qui touche des millions de personnes dans le monde.
1997 : Les débuts
L’American Diabetes Association (ADA) créée en 1997 la catégorie du prédiabète, en définissant un premier critère basé sur la glycémie à jeun.
Une glycémie de 110 à 125 mg/dL (6,1-6,9 mmol/L) était considérée comme un signe de prédiabète.
Cette définition est rapidement adoptée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’objectif est simple : identifier les personnes à risque pour intervenir avant qu’elles ne développent un diabète.
2003 : Un seuil abaissé
En 2003, l’ADA abaisse le seuil de la glycémie à jeun pour le prédiabète à 100-125 mg/dL (5,6-6,9 mmol/L).
Pourquoi ce changement ?
Les chercheurs constatent que parmi les personnes diagnostiquées en état de prédiabète, celles ayant une glycémie à jeun élevée (110-125 mg/dL) évoluent moins souvent vers un diabète que celles identifiées grâce à un autre test, l’hyperglycémie provoquée (HGPO), qui mesure la glycémie deux heures après l’ingestion de glucose.
En abaissant le seuil de glycémie à jeun à 100 mg/dL, on inclut davantage de personnes à risque, ce qui rapproche le nombre de personnes diagnostiquées comme prédiabétiques par la glycémie à jeun de celui identifié par l’HGPO. Cela permet de mieux équilibrer les résultats des deux méthodes, même si cela signifie parfois inclure des individus qui n’évolueront pas vers un diabète.
2008 : L’arrivée de l’HbA1c
Un nouvel acteur entre en jeu : l’HbA1c, un marqueur mesurant la moyenne de la glycémie sur les 2-3 derniers mois.
Les experts propose de diagnostiquer le diabète avec une HbA1c ≥ 6,5 % (48 mmol/mol).
Pour le prédiabète, ils suggère une HbA1c entre 6,0 % et 6,4 % (42-48 mmol/mol), indiquant un besoin de suivi rapproché et d’interventions précoces.
Cependant, l’OMS est plus prudente. Elle adopte le critère d’HbA1c pour le diabète, mais n’établit pas de seuil spécifique pour le prédiabète, jugeant les preuves insuffisantes.
2016 : L’ADA va plus loin
L’ADA prend une décision audacieuse :
Elle définit une nouvelle plage pour le prédiabète, avec une HbA1c de 5,7 % à 6,4 % (39-48 mmol/mol).
Ce critère, basé sur des données épidémiologiques, élargit le nombre de personnes identifiées comme étant à risque de diabète.
L’histoire du Prédiabète montre que le Dépistage et la Prévention du diabète sont en constante évolution.
Avec des outils comme l’HbA1c et une meilleure compréhension des facteurs de risque, les professionnels de santé peuvent intervenir plus tôt et aider à réduire l’impact du diabète dans la population.
Reste à trouver l’équilibre entre identifier suffisamment de personnes à risques sans surdiagnostiquer.
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Sources :
A Reappraisal of Prediabetes
Mayer B. Davidson, Richard A. Kahn
The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 101, Issue 7, 1 July 2016, Pages 2628–2635,
https://doi.org/10.1210/jc.2016-1370